Une des dernières photo de toi

Il y a deux ans, mamie te voyait pour la dernière fois. C'était un mercredi, il faisait très très chaud. Elle m'avait proposé d'aller te fatiguer dans un parc près de chez elle... Résultat, tu nous as fatigué à te courir après... Tu m'as même fait peur en te précipitant vers le terrain de foot. Tu as foncé dans les buts et tu y as coincé ta petite tête dans le filer...

C'était une très belle journée... la dernière avec ta mamie... Je sais qu'aujourd'hui elle a pensé très fort elle aussi à cette journée.

Moi, ce matin je me suis réveillée avec cette douleur dans la nuque... l'échéance approche, mon corps réagit... J'ai même eu dans la journée des sortes de contractions... La dernière fois c'était après ton décès....

Deux ans... et toujours cette question : pourquoi ??

Demain matin nous allons au marché pour t'acheter des fleurs blanches afin de refaire ton coeur et une jardinière qu'Hugo t'a préparée...

Je t'aime mon doux prince, si fort !

Mon petit prince, il y a deux ans nous étions réunis pour te dire au revoir... Dur journée ! Celle où je n'ai pas réussi à t'embrasser... Tu n'étais déjà plus vraiment mon fils. La mort t'avait tellement changé ! Mais tu étais beau, paisible ! Douze jours pour nous préparer à ce moment... Je n'ai pu que te caresser le visage.

Ce jour-là, il faisait beau... Tu es parti en cendre sous un beau soleil puis nous sommes venus au cimetière t'accompagner dans ta petite tombe. C'était pesant !

Deux ans, le temps passe les larmes et la douleur restent !

Mon amour, as-tu vu toutes ces belles lumières dans le ciel ? Tu vois, encore une fois je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer tout le long de ces illuminations.

As-tu mit tes deux mains sur les oreilles pour te protéger du bruit ? Mon coeur était serré d'entendre ces déflagrations. Je n'ai pas pu m'empêcher de te revoir lors de ton premier et dernier feu d'artifice. Tu n'avais pas encore un an, mais tes yeux expressifs, j'y voyais de la peur et de l'admiration... Tu étais dans mes bras, contre moi... Et ce soir, j'avais besoin de toucher ton frère et ton père, de les sentir près de moi... Et toi mon bébé, étais tu là ?

En ce moment j'écris peu sur ton blog mais j'ai tellement mal de le voir ainsi après toutes les heures que j'ai passé à parler de toi, de nous, de notre amour... Pour témoigner de ce qu'est un accident domestique... Et puis il a fallu que je croise la route de cette stupide gamine... Cinq mois après, j'ai toujours cette envie de la faire souffrir comme elle nous l'a fait, comme elle nous le fait encore chaque jour...

Mon petit prince, je t'autorise à lui jeter le mauvais oeil, à lui rendre sa vie affreuse, à lui montrer ce que c'est de souffrir !

Je t'aime mon p'tit d'homme, toujours plus fort !